Le mont Thabor

Ascension en 2 jours.

Par la face Italienne  (sud-est) du pic.

expédition du 20 au 25 juin 2002

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    Les préparatifs sont en cours depuis début mars. Depuis le 08/04/02 l'expédition est au complet le nombre de participants étant limité à quatre, nous serons donc quatre à nous lancer à l'assaut du Mont Thabor. La "cordée" sera composée de Denis, Dominique, Éric et Christophe. Le parcours est tracé sur la carte IGN Névache - Mont Thabor 3535 OT TOP 25.

Denis dit Muz : Première participation à une grande randonnée, souhaite vivre de nouvelles sensations sous de nouveaux horizons. Adepte de la musculation et de la rigueur diététique, du cyclisme par beau temps, grand motard devant l'Éternel, s'occupe du reportage photo.

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Dominique dit Dom : pratique la course à pied, le tennis, amateur de toutes activités sportives. Souhaite découvrir de nouvelles sensations, candide en grandes randonnées, il apporte la rigueur et la sagesse sur les acteurs de cette aventure. il s'occupe de la partie voyage, réservation TGV, couchettes etc... ( hobby : œnologie ).

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Éric dit Azim : Deuxième grande aventure dans les Alpes du Sud, grand randonneur en Ardèche,  pratique toujours le cyclisme de haut niveau, a toujours une résistance à toutes épreuves, il s'occupe de la préparation physique et surtout diététique de l'expédition. Il est également le secouriste de l'équipe.

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Christophe dit TooF : Deuxième grand raid dans les Alpes du Sud, vit une passion pour les Hautes Alpes,  pratique toujours la randonnée. Bonne connaissance du terrain, déjà pratiqué les 3/4 du parcours en plusieurs fois, sauf ascension du Thabor, se maintient en forme en faisant de la natation, du roller et du cyclisme de "petit niveau", Je m'occupe de l'organisation de l'expédition et des techniques de randonnées.

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"TROMBINOSCOPE"

Ce qui est prévu:

1er jour:

Départ de Névache 1620 m, prendre GR5-GR57 (tour du Mont Thabor et ascension du Mont Thabor), passer le Col de Thures 2194m, passer au refuge I Ré Magi 1765 m et de TRE ALPINI 1800 m, passer le pont de la fonderie 1897 m, progresser jusqu'au refuge du Mont Thabor 2472 m.

2ème jour:

Départ du refuge du Mont Thabor 2472 m vers le Col des Méandes 2727 m, puis ascension de Mont Thabor 3178 m, redescendre jusqu'au Col des Méandes et bifurquer plein sud vers les anciennes mines de Blanchet 2090 m , rejoindre le refuge de TRE ALPINI 1800 m  en passant par le "lago verdé" 1834 m.

3ème jour:

Départ du refuge de TRE ALPINI, repasser au Col des Thures et rejoindre Névache.  Fin.

Récit de l'expédition:

Ce qui s'est réellement passé:

le voyage :

       Jeudi 20 juin 2002, nous y sommes enfin. Dom et Muz sont déjà en congés, Azim et moi faisons "5h / 13h" nous aurons donc notre après midi pour finir le bouclage des sacs et les dernières préparations. Je profite également des "bras" de mes amis pour emmener un micro-ondes afin d'équiper ma caravane. Le TGV pour Paris Nord est au départ de Lille Europe à 19h04, nous avons donc rendez-vous devant cet édifice vers 18h30.

    A l'heure dite nous nous retrouvons tous les quatre harnachés de nos sacs à dos, piolets, bâtons de randonnées, équipements en tout genre, ... et le micro-ondes. Azim et Muz sont arrivés ensemble par le même train, Dom est accompagné de sa femme et une de ses filles, quant à moi ma femme et mes enfants m'ont conduit, puis nous nous sommes séparés devant la gare. Nous y sommes, compostage des billets, chargement des équipements dans le TGV et nous roulons vers Paris. A bord discussion des dernières affaires en cours, des éventuels oublis, puis bien évidemment  les estomacs parlent eux aussi , nous sortons nos traditionnels sandwichs.

    Nous arrivons donc à Paris Nord, nous empruntons le RER jusque Paris gare de Lyon, puis à pied jusque Paris Austerlitz ( merci à Dom pour la traversée de Paris avec le micro-ondes ). Nous sommes largement à l'heure et tuons le temps devant un verre entre futurs montagnards. Puis l'heure du départ sonne, 22h05 le train de nuit pour Briançon s'élance emportant à son bord dans la voiture 13, compartiment 2, les quatre aventuriers vers leur dessein.

le premier jour :

    La nuit fût relativement bonne et c'est à 7h45 que nous débarquons en gare d'Embrun. Après avoir récupéré toutes nos affaires (micro-ondes compris), nous partons vers un café au bord de la ville pour prendre notre petit déjeuner. Café croissants sur la terrasse au soleil tout va bien ou plutôt " Tutti va béné" puisque nous nous apprêtons à randonner en Italie. Il faut savoir que nous sommes tous revenus parfaitement bi-langues ...ou presque!

    Le petit déjeuner terminé, Azim et moi partons chercher le LADA NIVA au Camping le Verger à Baratier, là où se situe mon emplacement estival à l'année. J'avais pourtant pris toutes les dispositions pour être sûre que mon 4x4 démarre, mais pas de chance, nous sommes en panne et c'est grâce à Michel personnage désormais incontournable du camping que nous avons pu démarrer. L'aventure avec les déboires du 4x4 commençait déjà.

    Puis nous sommes allés chercher nos amis restés au café. Eux ne se doutaient de rien et profitaient tranquillement de la retransmission télévisuelle d'un match de la coupe du monde de football. Nous avons tout chargé dans le Lada et direction le camping pour une toilette et aussi pour me permettre de réunir le reste de mes affaires nécessaires à la randonnée.

    Nous avons ensuite pris la route pour la station des Orres où se trouve mon appartement, qui pour notre aventure servira de camp de base ! Là nous prenons nos quartiers, trions nos équipements collectifs et individuels puis dressons la liste des courses. Nous devons acheter tout le nécessaire pour les trois jours de randonnée et pour le pique-nique. Car Dom a trouvé plus intéressant de manger dans la nature plutôt que de s'enfermer dans un restaurant. Il avait raison. Direction la grande surface locale, les courses débutent. Le choix n'est pas facile pour les provisions de randonnée, une erreur peut être lourde de conséquences. 

    J'ai choisi le site de l'Osselin pour organiser notre premier repas d'aventuriers ou de guerriers pour reprendre l'expression à Muz ! Nous avons donc monté en 4x4 sur les hauteurs de Baratier et nous nous sommes installés à un endroit prévu pour les barbecues. Nous avons donc commencé notre repas gargantuesque... Il faut nourrir les mécaniques pour les jours à venir...! Puis c'est un retour sur Embrun pour une promenade digestive en ville, quelques achats puis une remontée aux Orres pour finir l'installation et les préparatifs pour le grand départ du lendemain. A ce moment là nous avons pris la décision de souper aux Orres dans une pizzeria. Je vous passe le nombre de fois ou le Lada ne démarre pas (cause mauvais contact aux fils batteries) Muz devient le mécano attitré du 4x4.

    Pas de chance tous les restos des Orres sont fermés le soir, c'est encore "hors saison" alors la décision est prise nous redescendrons à Embrun pour souper. C'est le jour de l'été, donc le 21 juin, c'est aussi le jour le plus long de l'année et la fête de la musique. Nous finissons ce soir là à la terrasse d'une pizzeria en pleine rue piétonne, dans les festivités du moment, baignant dans toutes les musiques du monde. La soirée terminée, nous remontons aux Orres pour passer une nuit paisible pour certains, agitée pour un autre.....! Demain est un grand jour...! 

 le deuxième jour :

    Il est 05h00 les montres préréglées la veille nous sortent de notre sommeil, tout le monde est rapidement à pied d'œuvre. Le petit déjeuner se prépare, nous mangeons copieusement les grosses tartines beurrées surmontées d'une épaisse couche de confiture le tout trempé dans un café.

    Et puis nous chargeons nos sacs et équipements dans le Lada, il est 06h00, le soleil est au rendez-vous, l'ambiance est bonne, le 4x4 démarre sans problème, nous prenons la route direction Briançon , la vallée de la Clarée, Névache :  l'aventure commence.

    Nous garons le Lada sur un parking au beau milieu de Névache, sortons du véhicule les yeux émerveillés par le paysage et l'esprit envoûté par la conquête du sommet que nous sommes venus défier. Nous avons eu quelques difficultés à trouver le départ du chemin, la carte fut sortie du sac mainte fois, le GR finit par se dévoiler et nous voilà partis à la quête du col des Thures. Nous avons décidé de marcher une heure, de nous reposer cinq minutes, nous respecterons ce principe presque tout le temps. Durant la marche, les discussions, les photos rythment notre avancée, mais aussi un air de musique sifflé de temps en temps, sorte de motivation musicale, ce morceau deviendra "l'hymne" de la randonnée : il s'agit de soleil d' hiver de Niagara

   Puis nous franchissons le col des Thures 2194m, puis le lac des Thures, quelques grâces marmottes nous saluent de leur cri strident. Nous basculons alors vers une autre vallée, nous entamons une descente vers la vallée étroite direction les refuges Italiens. Nous nous rapprochons de la rivière, il est midi et la pose s'impose. Le courant de l'eau glacée est beaucoup trop tentant pour nos pieds échauffés et échaudés. C'est dans ce cadre idyllique que nous réalisons notre premier pique-nique.

    Après quelques temps de repos, il nous faut repartir. Nous poursuivons le GR vers le pont de la fonderie 1890m, puis le col de la vallée étroite. Notre progression est régulière entrecoupée de nos poses imposées toutes les heures et des fameuses séances  photos. Petit à petit nous approchons du refuge du mont Thabor. Les premiers névés apparaissent, il nous faut les traverser et nous arrivons au premier refuge. Il est 16h30, nous nous présentons à la gardienne du refuge, prenons une collation liquide, puis nous nous installons dans notre chambrée. Nous partagerons ce soir là notre nuit avec trois autres personnes. Nous ferons également ce soir là la connaissance de Jack un randonneur Alsacien.  Une toilette sous un filet d'eau glacée, un peu de repos sur la "terrasse" du refuge, une consultation de la carte pour le lendemain et il est l'heure de passer à table : Soupe en entrée, bœuf en ragoût, riz champignons carottes, fromage de tome et mousse au chocolat, et le vin rouze.

    Suite à notre repas, nous avons fait une promenade digestive sur les hauteurs du refuge vers le lac de Ste Marguerite, découverte de nouveaux névés et du soleil couchant sur les sommets. Après quelques discussions prolongées, nous allons nous coucher. Muz prendra ce soir là deux "témesta"...sans aucun effet. La nuit sera agitée par les ronflements, les levées nocturnes et les insomnies dues aux prises excessives de vitamines !

le troisième jour :

    Déjà 06h00, il est temps de nous rendre dans la pièce principale du refuge pour prendre notre petit déjeuner. Ce repas est composé de café ou chocolat chaud, pain, beurre et confiture. Puis nous regroupons nos affaires, plions les couvertures, rangeons les oreillers, enfilons nos chaussures et sortons du refuge. Nous préparons nos litres de potion magique ( long énergy drink de vitagermine ) une dernière vérification et nous nous lançons à l'assaut du mont Thabor 3178m .  Nous passons sur les rivages du lac de Peyron, puis franchissons le col des Méandes 2727m. Nous avons enfilé les guêtres pour traverser de nombreux névés. A environ 500m de la chapelle du mont Thabor je fus victime d'une petite déshydratation, mais Azim avec qui j'ai plus l'habitude de randonner et qui de ce fait me connaît mieux, a su détecter ma faiblesse et m'a offert la moitié de son bidon. Instantanément je repris mes forces et j'ai suivi Azim jusqu'au sommet. Je l'en remercie.(solidarité au sommet). Durant la montée nous avons retrouvé et passé Jack au bord de l'asphyxie voir même de la syncope, l'image de Jack appuyé sur son bâton essayant de retrouver son souffle marquera Azim...! 

    Tous regroupés au sommet à 3178m, congratulations, puis nous attaquons notre pique-nique. Séances photos, repos et découverte du panorama à 360°. 

    Puis c'est le moment de redescendre, la décision est prise nous descendrons tout droit sur le névé, Dom un peu réticent au début finira par nous rejoindre. S'en suit de longues glissades, chutes en tout genre et rires assurés. Dans l'euphorie ambiante nous nous sommes un peu relâchés quant à la surveillance du chemin. En fait nous étions hors chemin depuis bien longtemps et avons loupés la bifurcation vers les anciennes mines de Blanchet. Nous adapterons notre itinéraire le long de la rivière en fond de la Vallée étroite.

    Il est au environ de 16h00 quand de gros nuages laissent pleuvoir leur trop plein. Nous nous équipons de nos vêtements de pluie à l'abri d'un arbre. Nous laisserons de côté le passage au "lago verdé".  Nous progressons sous la pluie jusqu'au refuge de III Alpini. Il faut préciser également que lors de la descente la boisson nous fera défaut, aucun point de ravitaillement. Nous pénétrerons dans le refuge ruisselant, assoiffés, mais étanches, il est 16h45. Comme à l'habitude nous prenons une collation liquide, disposons rapidement de notre chambre et pris une douche chaude (le bonheur quoi...!). Puis nous redescendons dans la salle commune pour attendre le repas. Nous reparlons de notre journée autour d'un verre, plaisantons un peu sur divers sujets et c'est Azim qui évoquera  Jack perdu dans l'orage et les grêles qui font rage maintenant. Ce soir là la gendarmerie réalisera des sauvetages d'alpinistes en escalade et surveillera la rivière menaçante pour un pont en aval. C'est alors que Jack entra dans le refuge, complètement exténué,  noyé non étanche, chaussures en éponge...! Il nous racontera ses déboires en matière d'orientation.

    Puis nous passons au repas, soupe aux légumes (surtout des haricots), polenta, saucisses sauce tomate, flanc fromage caramel et bien sure le vin rouze. Tout va bien l'orage se calme et nous partons nous coucher. Arrivés dans la chambre Azim a envi d'un café Italien, bien serré. Je descends avec lui, nous commandons un café et deux génépis. Puis nous irons sous la fenêtre de la chambrée narguer avec nos verres de génépi bien emplis, Muz et Dom qui dorment. Dom redescendra pour festoyer au génépi lui aussi. L'histoire ne dit pas le nombre de verres vidés ce soir là...! Nous dormirons très bien cette nuit là sous le ciel Italien, la fenêtre est restée ouverte toute la nuit. Nous ne reverrons plus Jack. 

le quatrième jour :

    Le lendemain, levés à 05h00, regrouper nos affaires qui ont séchées un peu partout, préparation des sacs et direction le petit déjeuner. Café, chocolat chaud, pain, biscottes, beurre, céréales, yaourts, miel, confiture. Départ du refuge à 06h00 direction le lac et le col des Thures. Nous sommes sur le chemin du retour et nous avons encore une longue journée devant nous. Cette liaison entre III Alpini et Névache est donnée en 03h30, nous ferons ce trajet en 02h30.  A Névache nous retrouvons le Lada qui ne démarrera pas du premier coup bien entendu...!

    Puis la route jusqu' Embrun, un peu triste, notre aventure prenait fin. Nous décidons de faire un dernier pique-nique et je pensais déjà a emmener les aventuriers pour ce repas au fond du Grand Vallon près du col des Orres. Des coins barbecue y sont aménagés et le cadre est magnifique, puis c'était déjà une nouvelle aventure. Nous sommes rentrés à l'appartement 105 Tavaillons aux Orres, pour regrouper nos affaires, nettoyer le studio, puis nous sommes redescendus à Baratier au camping. Là nous avons fait une "vraie" toilette et préparé nos affaires pour le départ en train prévu le soir à 21h15.

    Et nous sommes partis en courses pour le barbecue, puis la route forestière en 4x4 jusqu'au fond du grand vallon, j'ai eu un peu de mal à retrouver les installations pour pique-nique, mais tout va bien, on y est. Nous ferons là encore un repas mémorable, il était temps que ça finisse. Le Lada nous fera là une panne beaucoup plus inquiétante. Pour une voiture russe, il faudra prier "St Lénine" pour obtenir un ultime démarrage.

le retour :

    Puis nous retournons au camping récupérer notre barda pour tout déposer à la gare. Nous revenons ensuite garer le Lada sur son emplacement au camping. Nous rejoignons la gare d'Embrun à pied et passons le peu de temps à tuer chez "bob" devant une bière brune pour certain tant imaginée dans les moments difficiles et assoiffés. Puis la gare, le train, l'adieu aux montagnes, une grosse nuit bien méritée et un réveil vers Paris dans un tout autre décor. Une traversée de la Capitale en RER asphyxiante et un retour en TGV jusque Lille. L'aventure était réellement finie. Chacun repartira dans sa direction. Pas d'adieu déchirant le lendemain on se retrouvera  au boulot pour nous remémorer tout ça.

à bientôt pour de nouvelles aventures, Azim, Dom, Muz et Toof.

souvenirs :

.. Lada,.. Jack,  ..une Leffe, .. Moulino.

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